Tous les forums
Travailler ... c'est trop dur ...
03/12/2017 à 09h19
Excellent Hokusai ! tu as bien compris la leçon , je te mets 18/20 . Sur ce, je vais préparer le repas pour mes convives et leur offrir une bonne bouteille de Bordeaux , ça permettra de libérer la parole et de refaire le monde . Que la paix soit avec vous .
03/12/2017 à 13h27
Synthèse de ce long fil, afin que ces échanges ne soient pas inutiles. Les précisions relatives aux questions soulevées y sont rassemblées et synthétisées en un ensemble cohérent. Ceux qui préfèrent remonter aux arbres peuvent tenter l’aventure mais se battre pour une banane sera sans doute plus difficile que de tenter de réussir leur mutation pour se fondre dans ce nouveau monde de flux, en devenant plus créatif et plus collaboratif.
Pour évoluer : Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre.
………………
Le temps d'un quinquennat, notre société et le monde se sont transformés à la vitesse numérique, sauf politiquement. François Hollande n'est jamais rentré dans le costume, Fillon s'est fait tailler des costumes dans les médias et s’est fait rattraper par la patrouille moraliste. Quelques mois plus tard nous basculons dans une gauche en marche s’appuyant sur une morale insipide. Langue de bois, parole stérile et dissolution de toutes saveurs. Ce moralisme ambiant est étouffant : les migrants qui n’en finissent plus de se noyer au JT, les écolos moralistes qui n’ont jamais vu le cul des vaches mais vous font un procès si un moustique est venu se suicider sur votre pare-brise lors de votre sortie à la ferme.
Du coup les bouseux (c’est ainsi que les écolos nomment les paysans) ont décidé de prendre le taureau par les cornes, se mettent aux nouvelles technologies et laissent le saucisson vin rouge aux énarques quand ils viennent se faire filmer, clientélisme électoral oblige. Dissonance cognitive très comique. Leur connaissance des animaux recouvre les mêmes stupidités que sur les robots.
Les discours des élites communicantes ne reposent que sur des paroles préparées à l’avance, des slogans et des éléments de langage. Toute improvisation devient périlleuse et les archaïsmes philosophiques des politiciens continuent d’influencer les décisions inefficaces pour la société.
Question à Pascal Picq (Observatoire de l’Ubérisation de la société, paléoanthropologue) : Comment jugez-vous les réponses données par les candidats à la présidentielle sur ces thématiques d'ubérisation de la société ou de développement de développement de l'intelligence artificielle ?
Réponse : Il n'y en a eu aucune à part Benoît Hamon qui a touché (très maladroitement) à la question du salaire universel, qui n’est une idée ni de droite ni de gauche. Mais ces questions ne sont pas récentes, elles commencent avec Utopie de Thomas More, à chaque fois qu'il y a un changement de société, la question du transhumanisme et de l'allocation universelle reviennent. A chaque fois. (Cf : Qui va prendre le pouvoir : les grands singes, les hommes politiques ou les robots ?)
Le vrai risque n'est pas celui de la robotisation mais celui de la paresse intellectuelle et physique au fur et à mesure des progrès de l'intelligence artificielle.
Les hommes politiques apportent des réponses dignes de la deuxième révolution industrielle alors que l'on est déjà dans la troisième voire dans la quatrième révolution industrielle. Le monde a déjà évolué et nous n'avons eu aucune campagne présidentielle dans le monde qui abordait ces changements civilisationnels.
Nous n'avons jamais autant travaillé mais la partie rémunérée de notre travail est de moins en moins importante.
Une paresse cérébrale s’est emparée de nous. Ca sera la principale cause de la déchéance de l’humanité. Plutôt que de devenir des moutons numériques, essayons de devenir des acteurs de ce nouveau monde en marche même si cela nous demande des efforts mentaux auxquels nous ne sommes plus habitués. Les pays développés n’ont d’autre choix que de monter en qualité, ce qui passe par les robots et les qualifications. Notre cartésianisme tout aussi archaïque que les archaïsmes philosophiques des politiciens cités plus haut se braque sur ces questions cruciales. Qu’on le veuille ou pas, nous sommes engagés sur une planète numérique qui signe la fin des grandes idéologies du XXè siècle.
Les analyses à courte vue avec leurs prévisions chiffrées se plantent tout le temps. Il y a ceux qui discutent des causes du chômage et ceux qui les vivent. Nos politiques sont impuissants à résoudre les problèmes socio-économiques. Les peuples ont de moins en moins à perdre en osant la différence que tous les bénéficiaires des rentes partisanes de plus en plus fossilisées cultivent. Les débats autour de la taxation ou non des heures sup’, les 5 euros des APL etc. sont tout simplement insultants. On se retrouve avec une classe politique hors sol, totalement déconnectée de la société et les idiots utiles qui les courtisent pour les miettes d’un gâteau désormais virtuel. La survie des entrepreneurs et des scientifiques dans cette jungle politique requiert une expérience qu’ils n’ont pas. Et les sociétés humaines détestent le changement.
La gauche de la gauche déteste les entrepreneurs, et la droite de la droite déteste les chercheurs. On taxe les premiers d’une façon insensée et les seconds, avec bac + 15 ne sont pas sûrs de décrocher un job. On assiste au retour des fondamentalismes religieux, et aux résurgences marxistes, communistes, maoïstes, trotskistes, guévaristes et gauchistes qui ont fait mourir dix fois plus d'êtres humains que le nazisme sur la même période.
Les nouvelles formes d’économie ne procèdent plus de plans étatiques, même si les Etats tentent de les contraindre et de réguler leurs innovations. Notre culture déteste de plus en plus les politiques et leurs réformes débiles qui n’ont d’autre vision que de garder ou de prendre le pouvoir. Pour s’en sortir il faudra surmonter notre aversion au changement et réactiver nos intelligences de toute urgence. Notre seule chance dans cette société mondialisée et connectée repose sur l’intelligence augmentée, avec une conscience et une éthique (éthique qui n’a rien à voir avec la morale et le politiquement correct) et non pas une intelligence artificielle qui nous asservit à notre insu. Technologie sans intelligence n'est que ruine de tout !
03/12/2017 à 18h25
"Pour s’en sortir il faudra surmonter notre aversion au changement et réactiver nos intelligences de toute urgence. "
T' entends ça Maurice? , oh Maurice ! , bascule ç est la mienne , mais arrête le Ricard ,on va passer au 51 , hein , et remet les glaçons va , faut réactiver tout ça !
eh qué Maurice ? ,on craint degun , on peut bien changer un peu ce pastis ,non ?
03/12/2017 à 18h38
Putain t'as tout lu jusqu'au bout , t'es un méritant toi . allez va pour le 102 !
03/12/2017 à 19h21
mr smith écrivait:
--------
> Putain t'as tout lu jusqu'au bout , t'es un méritant toi . allez va pour le 102
> !
Je sais, ça demande un peu d'échauffement, comme le 51. No comment disait Gainsbarre, grand musicien devant l'éternel qui aimait ... tant les livres, les arts, l'intelligence et qui détestait la vulgarité, même quand il brulait ses pascals à la télé
03/12/2017 à 19h23
Sinon, ça carbure à quoi ici ? c'est pas que du 51, a été trafiqué avec d'autres herbes dedans.
03/12/2017 à 19h26
Pervers Pépère écrivait:
--------------
> Sinon, ça carbure à quoi ici ? c'est pas que du 51, a été trafiqué avec d'autres
> herbes dedans.
La tisane et les herbicides -)
05/12/2017 à 22h33
Cédric Villani, mathématicien et député : Intelligence artificielle perspectives futures.
Pour ma part, grosse bouffée d'oxygène. Il est beaucoup plus concret et pratique qu'on ne l'imagine
Intelligence Artificielle : réponses très claires. Un monde sans IA, il ne faut pas y compter, donc il faut que tout le monde s’empare de l’IA (dans le sens : comprendre plutôt que d'en avoir peur et la rejeter systématiquement. L'IA n’est pas un terme bien défini. ).
L’intelligence artificielle c’est pousser à la très grande efficacité nos techniques algorithmiques. Ca pourra être la médecine personnalisée, rendre nos vies plus sûres etc. Mais si on l’utilise mal, ça pourra être très très mal.
Allocation universelle, idem : "Je ne serais pas surpris que cela se généralise peu à peu. Protéger les individus plus que les emplois. Donner aux individus la possibilité de choisir... tendance vers un monde plus flexible."
Spiritualité : Où on va ? A-t-on besoin des Moines bouddhistes ?... : il est évident que c’est nous qui avons la responsabilité de dire si c’est bien ou mal. Tout le monde a sa responsabilité mais l'incapacité à prendre conscience collectivement des humains est évidente. Donc il va falloir sensibiliser tout le monde à ça, informer, éduquer etc.
06/12/2017 à 00h33
Guady écrivait:
-----
> Pervers Pépère écrivait:
> --------------
> > Sinon, ça carbure à quoi ici ? c'est pas que du 51, a été trafiqué avec
> d'autres
> > herbes dedans.
>
> La tisane et les herbicides -)
Guady écrivait:
-----
> Cédric Villani, mathématicien et député.......
Ah ben voilà, tout s'explique...z'avez le même fournisseur ;))
06/12/2017 à 15h33
ès mal.
>
> Allocation universelle, idem : "Je ne serais pas surpris que cela se généralise
> peu à peu. Protéger les individus plus que les emplois. Donner aux individus la
> possibilité de choisir... tendance vers un monde plus flexible."
>
Tiens, au dessus le concentré de ce qui coince. mélange des choses et contradiction des propos. Protéger, que ce soit l'individu ou ou l'emploi est une connerie.
Reviens au petit texte de Bastait de 1850 sur la secu. Il n'a toujours pas pris une ride et je vois que l'on continue dans le mauvais chemin tout en croyant inventer le marteau à couper le beurre.
Si tu protèges, il n'y a plus de liberté , plus de flexibilité car tu chercheras toujours à contrôler les abus.
Ce que les hommes ont naturellement développé ce sont les assurances et la liberté et le don, ce que les Etats développent ce sont des protections. Et remplacer le code du travail par une allocation universelle ne résoudra rien.
06/12/2017 à 15h38
Es tu capable de réaliser que cette histoire d'allocation universelle est une chape de plomb à peu près définitive sur notre monde. Volume financier énorme donc contrôle absolu des hommes et de leurs actions. tiens on vient de nous sortir une liste des paradis fiscaux. Pourquoi? Pourquoi n'a t'on pas une liste des enfers fiscaux? Pour quoi l'évasion fiscale est elle un problème? Pourtant on ne s'évade que des prisons ou des enfers, non?
06/12/2017 à 15h56
wakrap écrivait:
------
Protéger, que ce soit l'individu ou ou l'emploi est
> une connerie.
Wakrap, c'est une interview donc il ne faut pas coincer sur les mots. Il utilise le mot "protéger" mais si tu écoutes l'interview et remet ce mot dans son contexte, tu comprends bien que ça n'est pas dans le sens d'assister ni de contraindre mais au contraire, d'assouplir les contraintes d'une société dont le système s'est ossifié. Je connais ta philosophie libertarienne, et bien sache que des libertariens sont aussi pour le revenu universel, donc tu vois que le spectre est large et qu'il dépasse les idéologies.
Comme déjà exprimé, des gens de droite comme de gauche on compris l'idée qui est bien au delà de la politique politicienne, même si trop souvent récupérée à visée électorale. Je reviendrai sur le sujet plus tard, qui doit être abordé de manière globale et sereine au lieu de la ramener à la politique politicienne, ce qu'a fait Cédric Villani avec beaucoup d'intelligence.
J'ai bien apprécié également ses conseils aux jeunes générations : ne restez pas dans votre zone de confort, une fois que vous maîtrisez parfaitement votre domaine d'activité, remettez vous "en danger", dans le sens : avancez, évoluez en permanence, explorez, sortez de votre cadre.
Enfin, concernant l'intelligence artificielle, il rappelle que 80% des métiers vont être impactés, pourtant les 2/3 des français ignorent ce qu'est un algorithme.
06/12/2017 à 16h01
Guady écrivait:
-----
et bien sache
> que des libertariens sont aussi pour le revenu universel
?? ça semble bizarre quand même.
Un revenu universel ça ressemble un beau fer qu'on te colles au pied. Faut avoir une sacrée foi dans ce qu'est et ce que sera l'état pour y voir une quelconque liberté.
06/12/2017 à 16h15
Ca sera justement moins d'état mais ça demande de se pencher sur le sujet qui est assez complexe à appréhender, et dépasser nos sensibilités politiques
06/12/2017 à 16h19
Non, y a pas, que des libéraux de gauche parlent de ça. Un libertarien ne peut tout simplement pas car c'est en opposition formelle avec la liberté de disposer du fruit de son travail.
06/12/2017 à 16h28
wakrap écrivait:
------
> ... c'est en opposition formelle avec la liberté de disposer
> du fruit de son travail.
Vu que cela ne changera rien à leur revenu, je ne vois pas où est le problème. Par contre cela permettra à une horde de fonctionnaires de se consacrer à des activités plus épanouissantes que de la paperasse et des formulaires à n'en plus finir, etc. Assouplir donc ...
06/12/2017 à 16h36
ça impacte directement le "revenu" de tout le monde , même ceux qui ni ne financent ni ne bénéficient de la mesure. Tu gagneras peut être toujours 1000 mais tes 1000 auront finalement vu leur valeur réelle amputée du montant du revenu universel. T'es un peu obligé d'entrer dans la ronde du coup.
06/12/2017 à 16h43
Guady écrivait:
-----
> Vu que cela ne changera rien à leur revenu, je ne vois pas où est le problème.
Guady, mais t'es vraiment pas sympa de garder ce secret pour toi !! ;)
06/12/2017 à 16h51
lardonbis écrivait:
---------
> T'es un peu obligé d'entrer dans la ronde du coup.
Et quid des protections sociales et les innombrables déclinaisons actuelles ? Il faudra bien qu'ils parviennent à simplifier ce qui devient une telle usine à gaz qu'ils ne savent plus comment la gérer. C'est un peu le même principe que la SNCF, de plus en plus de pannes sont à prévoir, à cause de la vétusté du système, et même quand c'est du flambant neuf, ça ne peut plus s'adapter sur les vieilles structures.
Ceci dit, j'essaye d'expliquer mais j'ai d'autres chats à fouetter dans un contexte plus global
06/12/2017 à 16h58
Guady écrivait:
-----
> Ceci dit, j'essaye d'expliquer mais j'ai d'autres chats à fouetter dans un
> contexte plus global
Va, le monde a besoin de tes lumières.
06/12/2017 à 17h06
Hokusai écrivait:
-------
>
> Va, le monde a besoin de tes lumières.
Jusqu'à présent je crois que ceux qui essayent d'en mettre plein la vue aux autres, ça n'est pas moi. Je ne fais que transmettre ce sur quoi j'ai travaillé (dans le sens réfléchi et déjà partagé avec d'autres) et on en revient à la société de la connaissance via les réseaux (je ne parle encore une fois pas de Fbk etc). L'ère numérique,le partage des connaissances, on y est. Après chacun est libre de choisir ce qui lui convient plutôt que d'essayer de dénigrer ce qui ne rentre pas dans sa zone de confort.
N'étant pas fan de ce gouvernement, j'étais agréablement surprise par la clarté et l'intelligence de Cedric Villani. Si l'un d'entre vous a des connaissances concrètes et cohérentes à partager, ça sera avec plaisir. Pour le moment c'est surtout : je suis contre parce que mes certitudes me l'imposent et veulent de ce fait l'imposer aux autres
06/12/2017 à 17h07
Guady écrivait:
-----
> Et quid des protections sociales et les innombrables déclinaisons actuelles ? Il
..............xpliquer mais j'ai d'autres chats à fouetter dans un
> contexte plus global
Je comprend bien le truc. Je pense juste que le revenu universel tel qu'on nous le présente est la pire des solutions. Il ne s'agit pas de changer le système mais juste d'un reboot du même système.
Universel c'est juste dans le nom, dans la pratique c'est déjà pas pour tout le monde, on parle de le moduler selon que t'as des gosses, selon que tu boites ou pas, selon le nombre de part de tarte que t'as eu à la cantine etc.
Tu met ça en place, en dix ans t'as exactement la même chose que maintenant pour 2 fois le cout de fonctionnement.
06/12/2017 à 17h17
lardonbis écrivait:
---------
> Guady écrivait:
> -----
>
> > Et quid des protections sociales et les innombrables déclinaisons actuelles ?
> Il
> ..............xpliquer mais j'ai d'autres chats à fouetter dans un
> > contexte plus global
>
> Je comprend bien le truc. Je pense juste que le revenu universel tel qu'on nous
> le présente est la pire des solutions. Il ne s'agit pas de changer le système
> mais juste d'un reboot du même système.
> Universel c'est juste dans le nom, dans la pratique c'est déjà pas pour tout le
> monde, on parle de le moduler selon que t'as des gosses, selon que tu boites ou
> pas, selon le nombre de part de tarte que t'as eu à la cantine etc.
C'est exactement ce que je disais, au lieu d'essayer de le comprendre dans son essence il y a déjà tout un tas de politiciens carriéristes qui essayent de s'emparer de l'idée, de la moduler et tout et tout pour glaner des voix. Je ne disais rien d'autre si tu te souviens : on aura droit à la version rose ou bleue ou technicolor mais certainement pas le revenu universel. Donc exit, car les institutions ne sont pas prêtes.
Je remets la réflexion de Cédric Villani qui par contre prouve qu'il a compris l'idée : "Je ne serais pas surpris que cela se généralise peu à peu. Protéger les individus plus que les emplois. Donner aux individus la possibilité de choisir... tendance vers un monde plus flexible."
On enlève le mot "protéger" et on touche à l'essence de l'idée, ce que Hamon n'a jamais fait une seule fois. La majorité des bavardages autour du revenu universel ne sont que de l'écume en quelque sorte. La société y viendra sans doute plus tard, naturellement, après bien des galères sociales